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Justine VIGNE à Richerenches

Échappée belle chez Justine Vigne à Richerenches

C’est la fée cousinette qui a fait un miracle en m’amenant sur ce chemin de Vigne, et pas n’importe laquelle. De quoi vous faire oublier la crise et autres états grippaux.

Ça tombait pile poil, je commençait à perdre le fil de l’aiguille, la tricoteuse à maman dans son canapé, ce n’est pas vraiment mon truc. J’avais besoin d’un bon coup d’air, la mère bougeotte commençait sérieusement à me pousser au cul.

Rendez vous pris avec Justine Vigne, mon amie Val la cousinette s’occupe de l’organisation, j’acquiesce et je suis.

C’est partie pour le pays de l’olive, de la truffe et de la vigne, des mots qui vont inlassablement se répéter.

Nous arrivons sur le domaine, avec une première rencontre furtive, le papa. Justine, se pointe vers nous sourire aux lèvres, et c’est partie pour la dégustation, un verre d’eau, histoire de se mettre en bouche, c’est vrai qu’il fait chaud, malgré ce petit vent coulis qui nous balaye la face.

Avant toute chose, on va prendre notre pied, le fruit de la goutte, et découvrir la vigne. Chemin faisant, Justine ne tarit pas de paroles, pour nous exposer son parcours, sa vision du vin, le travail parcouru pour mettre en vigueur les vignes. Avant même d’arriver sur la parcelle, je suis impressionnée par ses connaissances, la richesse de ses observations. Tout naturellement, l’envie lui a pris de sortir des sentiers balisés, une volonté de re-susciter le pariétal. Elle se penche vers le sol, terre de ses origines.

Les informations fusent, passionnantes, virvoltantes, Justine nous donne envie de tout savoir, de tout apprendre. Mince, j’ai de la mémoire en moins, alors je n’ai pas tous retenu.

Du jurassique à maintenant, des périodes glacières aux bouleversements tectoniques, de nos mers disparues, laissant de sources quelques vestiges de son passé, sable, limons , éboulis calcaires compactés et feuilletés de millefeuilles sédimentaires. De quoi nourrir et laisser les racines s’en donner à cœur joie. Chez Justine, on sent que la plante est épanouie autant qu’elle. La sculpture de la vigne, l’architecture du parcellaire, sont les mots portés par la jeune et mature vigneronne. Les 3,5 hectares de vignes sont soigneusement enherbés, traités aux engrais organiques et aux préparations biodynamiques. La nourriture terrestre, la prèle, plantain, ortie … jonche le sol de ses vignes qui contribue à la richesse organique, qui par ricochet se retrouve dans les vins avec une palette aromatique incroyable.

Qui de Jade à Emeraude, de tilleul à Celadon, autorise une variété plus grande encore.

Nous en venons à la taille, aux maladies de l’esca, à Christian Vidal un des grand maître de la taille douce. Du procédé proteodie, un mécanisme de prévention et de défense des maladies de la plante par le son. Du traité de René Bosse Platiere pour une réforme de la viticulture.

La transmission, elle nous la donne autant qu’elle l’a reçu. Entre père et maître, d’un lointain continent, encore nouveau et le vieil homme Alex , qui sera toujours là.

La dégustation arrive à point nommée, nous filons au caveau, dans la voiture bavardage, 4 nénettes en sortie de confinement, bien évidemment, le naturel nous rattrape.

Le silence, elle connait, les chants muets de Vipassana se sont éclos avec bonheur, quelle heureuse idée de la manière la plus inattendue.

Je trépigne maintenant d’impatience de déguster. Sublimes émotions.

Tout d’abord, nous commençons par les cuves, puis les 3 Qvevri. : l’ami Carignan ????, Grenache, Syrah, Cinsault. Les assemblages se feront plus tard. Cela nous donne déjà un bel aperçu avant la mise.

Les aromatiques jonglent en bouche, des notes florales de rose, pivoine, plantes de garrigue, on sent les épices, de poivre , cardamone, tapenade d’olives noires, moka , réglisse. Des saveurs qui se superposent aux arômes de cerises noires, mures, cassis, de quoi sans mettrent plein les papilles. Chaque cuvée dégustée nous élance la bouche par sa souplesse, son grain très fin qui vous tapisse le fond du palais sans que l’accroche ne soit trop tannique, des jus d’une fraicheur incroyable. Une grande vigneronne à suivre au long court. Merci Justine, et à tes parents de t’avoir mis au monde, sans quoi, il me semble que tu n’existerais pas.

Nous n’avons pas vu passé le temps, les heures se sont succédées dans la bonne humeur , dans lesquelles, elle nous a tendu le reflet de son âme dans toute sa complexité, son originalité, son swingue, la batteuse woman, , la guitariste à ses heures perdues , il y a aussi des décibels dans l’air chez Justine.

Justine_VIGNE-Vignerone-Richerenches
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